LE
TEMPS QU'IL FAUT POUR
feuillet n°2 Mars 1994
La sagesse
concise de Wan Wei, King Hao et Kouo Hi se trouve en familiarité
immédiate avec les pensées de De Kooning.
Ils parlent tous de la même chose, du même
enchantement d'un homme qui arpente un paysage en devenir.
Chacun va à son pas et toutes les directions sont
également bonnes puisque toutes les démarches
nous emmènent.
Chacun reconnaît bien le rythme qui lui va.
Notre question est en amont : qu'est-ce qui fait que la
marche est possible ? Peut-on se mettre en route dans
une autre direction que vers une utopie ? C'est-à-dire
: un non-lieu ?
Où trouver l'énergie pour aller vers ce
non-lieu et d'où partir ?
De nul part à nul part ?
Cela est sans réponse.
Mais nous savons par contre que cette énergie,
tirée à la source première, puisée
à la fontaine d'un désir, parfois endiguée
par des règles inopportunes et parfois croupissantes
en retenues d'oubli puis distillé enfin, épanouie,
aérée par l'instant de la vie ; c'est elle
qui s'anime - suspendue - dans l'uvre.
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