>Dit / Ecrit >G. Verneret, novembre 1999

 
BUI-VAN " Vu des toits "

    Je jubile déjà à la joie secrète et communicative de présenter pour la première fois l'œuvre peinte de ce jeune artiste original.
Son parcours biographique est court et éloquent, né en 1960, traverse les Beaux Arts de Lyon entre 79 et 81, fait un séjour en 87 à "l'Œil écoute" et depuis : PEINT.

Dans son atelier on navigue entre le "constant et le vide" : vide de l'espace et du mental (de ses origines asiatiques) et constance de ses solides travaux étalés sur deux décennies. Il consent enfin à s'exposer au " Bleu du Ciel " où il présente ses " toit", fruit de plusieurs années de réflexion. Dans la lignée de N. de Staël, en passant par de Kooning et la peinture chinoise, Bui-Van poursuit son GESTE opiniâtre, de vélin en vélin, d'arche perdue puis retrouvée : tranchant à chaque fois le coup juste dans "le lard de la beauté" (qui comme on le sait se révèle plus qu'elle n'est créée) et laissant moulte destruction derrière lui de tentatives avortées. Ce sont "les" réussites que nous découvrons aujourd'hui, sans céder à la tentation de l'explication par la calligraphie ou par la décoration, nous restons muets devant ses "toits", qui éveillent en nous l'appel de l'oiseau ou la médiation silencieuse à demeure.

Et pourtant pas de doute, Bui-Van part de représentations, de motifs existants qu'il transfigure par le geste intérieur et couche spontanément sur la blancheur de la feuille qu'il dompte comme un tigre de papier. C'est une peinture du sujet et non de l'abstraction. A chacun, cependant, loisir d'y dénicher son "toit" personnel et d'en décorer son "intérieur", cela importe peu…

Bui-Van ne décrit pas, il cherche simplement avec ce calme de la révolte (qui le caractérise) l'articulation entre le réel et son imaginaire. Il guette les postures de l'âme à la frontière du ciel et c'est comme si il "la" projetait dans l'air, avec sa physiologie ROUGE, faite de tendons et de tissus articulaires.
Il me glisse d'ailleurs avec pudeur "Toute représentation part de la place d'où l'on peint " je surenchéris : "PARLE" d'où l'on vient…
Et ils donnent sur le ciel les "toits" de Bui-Van, à défaut de nous y fondre, et ils nous éveillent le regard en nous infiltrant à la seringue d'encre chinée, la sérénité d'un au delà d'Orient.

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